Le groupe scolaire Paul Bert a été conçu par les architectes LWD (Lagneau, Weillen, Dimitrijevic) au début des années 1950 dans le cadre de la reconstruction de la ville du Havre. L’ameublement était conçu par le designer Marcel Gascoin, et la cour-jardin par le paysagiste Albert Audias. Aujourd’hui, plus d’un tiers des surfaces de l’école élémentaire sont vacantes, et les consommations énergétiques du bâtiment sont telles que sa conservation est mise en question.
Associées à l’atelier PNG (mandataire) et au paysagiste Jean Chevalier, nous affirmons qu’il faut conserver l’école et sa cour, pour leur valeur patrimoniale mais aussi pour leur capacité à s’adapter aux évolutions pédagogiques, réglementaires et environnementales. Nous mettons en évidence les qualités du projet initial : transparence, ouverture, efficacité du plan, modularité et polyvalence des espaces - pour proposer de les restaurer. Ce sont ces gestes de “restauration“ qui permettent également l’adaptation de l’édifice aux enjeux contemporains.
Ainsi, le préau retrouve la façade amovible qui en faisait à l’origine un espace modulable, extérieur ou intérieur selon les saisons. Cette restauration initie une réflexion sur les zones chauffées et les zones tempérées à l’intérieur de l’école, ce qui aboutira à une stratégie de réduction des consommations d’énergie.
Les brise-soleil construit dans les années 1950 doivent être remplacés : ils deviennent le support de panneaux photovoltaïques produisant de l’électricité entièrement consommée sur le site.
La paroi séparant les classes du couloir retrouve sa transparence d’origine, et les salles trouvent ainsi un prolongement naturel dans la grande circulation. Cette restauration permet de concevoir une paroi ouvrante permettant de ventiler naturellement les classes.
Systématiquement, les dispositifs que nous concevons permettent d’offrir des qualités bioclimatiques au bâtiment existant et de limiter le recours aux équipements techniques de ventilation et de rafraichissement. L’architecture et le paysage imaginés dans les années 1950 sont le socle du projet contemporain.